Les étapes du GR11




J 26 : Vendredi 18 juin 2010 : Refuge de Puente de Coronas -> Grange de Viados.


Je passerai une nuit en dents de scies malgré mon épuisement de la journée. 6h30, je me lève. Mes compagnons de chambrée, eux, sont partis dès 4h00 du mat pour faire une rando-alpinisme autour de l’Aneto. Le temps de déjeuner et de ranger mes affaires, je démarre à 7h30. Après deux jours le bilan de santé n’est pas brillant : une cloche au petit doigt de pied droit et une autre en préparation sur l’autre pied et, ajouté à cela, les muscles « cassés » de mes cuisses et de mes mollets. Je suis comme un petit vieux courbaturé sur ses bâtons de marche aux prises avec les cailloux de la piste. 




En chemin, une 4x4 me croise et propose de m’amener dans la vallée.  Con mucho gusto, car la piste n’a rien d’original et je sais que le Port de Gistain que je dois passer à 2590 m risque aussi d’être enneigé. Je crains que les marques du GR ne soient entièrement recouvertes par la neige et j’espère qu’Arthuro et d’autres randonneurs devant moi auront tracé la voie. Vers 12h00, j’arrive au Refuge d’Estos (1890 m) où je me prends un cafe con leche et des biscuits au chocolat. Ce sera mon seul repas de la journée après mon petit déjeuner « pâtes » de ce matin car la faim, étonnamment, ne me tiraille pas le ventre. Une demi-heure plus tard, je redémarre et durant toute la montée vers le Port de Gistain, je dois me battre avec une fine pluie d’abord, avec les vastes névés que je dois grimper dans l’axe de la pente, ensuite. Je distingue des traces fraîches que je suis, peut-être celles d’Arthuro. Rando fatiguante, mais sans grand risque me semble-t-il... 

Arrivé au col, il me faut descendre plein ouest d’abord par un névé puis par le GR dont je retrouve les traces à gauche des crêtes. Comme toujours, les descentes me paraissent plus difficiles que les montées, d’autant plus avec des ampoules aux pieds. J’hésite à planter ma tente aux
Agnes Cruces, au fond de la vallée. Mais les terrains sont médiocres et, même si mes membres me font mal, mon mental me dit que je peux continuer. Objectif : les Granges de Viados. Objectif atteint à 18h00. Je plante la tente au début des Granges où je trouve un petit terrain plat à proximité de la rivière. Sur une butte au loin, à 10 minutes environ, le Refuge de Viados. La fatigue me tombe dessus rapidement. Aie... toujours mes muscles et mes épaules endoloris par mon sac à dos, trop lourd...

2 commentaires:

Patrice83 a dit…

Point d'eau à l'intérieur de la petite cabane devant l'entrée du refuge de Viados

Patrice83 a dit…

Le 26/07/2013, retour en France depuis le refuge d'Estos. Pour info, cette étape a été réalisée en août 2012 avec Danielle dans le sens France/Espagne, mais en une année l'environnement a bien changé, LES EQUIPEMENTS SPECIAUX SONT INDISPENSABLES (piolet et crampons). Du refuge d'Estos (1890m) jusqu'au Port Ol (2900m) la montée s'effectue une bonne partie dans le barranco ou coule un torrent avec un fort débit qu'il faut traverser, escalader de gros rocher, en fin de montée la fraîcheur se fait sentir et il est temps de mettre la polaire. Arrivée au Port d'Ol, grosse surprise, ce n'est plus des névés mais la neige qui m'attend côté français, dans un premier temps la descente se réalise dans un pierrier, ensuite direction du pluviomètre dans la neige sans trop de difficultés. Après le pluviomètre très très grosses surprises de fortes pentes enneigées a traverser avec des rafales de vent. Ces traversées n'autorisent aucune erreur sinon direction l'étang à moité gelé ou les rochers une centaine de mètres plus bas (sans crampons et piolets, c'est limite). La prudence est de rigueur, le parcours entre le Port d'Ol (2900m) et le refuge du Portillon (2570m) demande environ 1h30 de marche, je l'ai parcouru en 2h30. Après cette dure épreuve direction refuges d'Espingo, du lac d'Oô et les Granges d'Astau fin du périple à 15h00. Merci au couple de français qui m'ont gentiment transporté jusqu'à Bagnère de Luchon plutôt que d'emprunter la navette routière de 17h00.